SAGE + MELISSA BON

Les meilleures chansons sont celles qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, même si on ne les a jamais entendues auparavant. A l’instar de celles de Sage, Ambroise Willaume à la ville, l’un des fleurons de ce que la pop made in France fait de plus chic.

Déjà dix ans que Revolver, groupe de « pop de chambre » à tendance folk, signait son premier contrat. Deux albums plus tard, chacun partait vaquer à ses propres préoccupations. Pour Ambroise, nul doute que c’était la musique. Or, il fallait prendre de la distance avec ce qui faisait viscéralement partie de lui : les harmonies vocales, la guitare folk, sa passion pour Bach et les Beatles… « Je voulais que mon premier album soit envisagé comme nouveau et inattendu. Pour sortir d’une zone de confort, j’ai travaillé avec Benjamin Lebeau des Shoes, pendant de longs mois de studio ». Un premier EP « In Between » sort en 2014, suivi d’un album éponyme en 2016. « Après ça, j’ai eu envie de quelque chose de plus spontané, de plus détendu. » Il décide alors de profiter pleinement du petit espace devenu son studio, au pied de Montmartre, à Paris. Un antre réchauffé de tapis, de vieux meubles fifties, et de beaucoup, beaucoup d’instruments de musique.

C’est là que Sage enregistre les chansons de Paint Myself. Seuls visiteurs de ce trip en huis-clos : les copains batteurs Antoine Boistelle et Nicolas Musset, le saxophoniste Thomas de Pourquery et, aux chœurs, les chanteuses Theodora et Clara Luciani, dont il a produit et co-composé les récents albums. C’est d’ailleurs une des grandes forces d’Ambroise : ses collaborations avec les autres. The Shoes, certes, mais aussi Gaëtan Roussel ou Woodkid sur le best-seller The Golden Age… Tous l’ont nourri et ouvert à d’autres visions sonores.

Baptisé d’après la première phrase du morceau « All I Can Do » (« I tried to paint myself for Halloween »), Paint Myself fait référence aux superpositions de couches sonores qui le constituent, tel un tableau, un autoportrait en creux d’une entité quasi universelle. Les personnages imaginés par Ambroise sont les mêmes que depuis ses débuts, ils ont évolué avec lui. Il les raconte dans des tournants cruciaux de la vie, ceux des choix et des nouveaux départs, les habille de mélodies et d’harmonies célestes. Ici, l’organique sophistiqué de Revolver rencontre les échos synthétiques de son premier album solo. Toujours inspiré par des figures tutélaires (Lennon-McCartney, Cat Stevens, Elton John), Ambroise a également été marqué par The Party du jeune Canadien Andy Shauf, concept album personnel et raffiné, enregistré en solitaire : « C’est Stéphane « Alf » Briat (le mixeur de l’album) qui me l’a fait découvrir. Ca m’a convaincu de me lancer dans la réalisation tout seul. Je voulais être dans une relation de symbiose avec le piano ou la guitare. Ce qui m’a évité la pression de l’enregistrement, celle de se dire qu’on grave pour l’éternité la version parfaite d’un morceau. »

Résultat, la pop de Sage n’a jamais été aussi immédiate, riche et légère à la fois, addictive sans efforts : « J’avais envie de jouer avec les codes de la pop extravertie, extravagante, presque glam, mais avec les outils les plus intimes, les plus délicats possibles. Comme si quelqu’un de timide faisait une chorégraphie de Michael Jackson ! ». De « Most Anything », invitation au voyage (existentiel de préférence) à « If You Should Fall », écrite le jour de la mort de Prince, clin d’œil volontaire à « Nothing Compares to U » en passant par « Nothing Left Behind », qui détourne les sonorités électro-pop ou encore « Us again » sublimée par le saxophone de Thomas de Pourquery, une magie spacio-temporelle opère. En onze pistes oscillant entre mélancolie et euphorie, Ambroise Willaume trouve le juste équilibre. Paint Myself devient alors un point d’alignement parfait entre tout ce qu’il a pu faire jusqu’à présent et tout ce qu’il rêvait d’accomplir. L’objectif : « écrire les chansons les plus personnelles possibles. Créer un ensemble surprenant avec des ingrédients hyper simples, comme en cuisine ». Et n’est-ce pas là la définition idéale de la musique pop ?

MELISSA BON (première partie)
Il est rare de voir une fleur éclore dans le désert ! C’est pourtant à cet événement unique que le premier EP de MÉLISSA BON nous donne l’impression d’assister. En effet, ce n’est qu’après avoir traversé une période sombre de son existence, semblable à un désert intérieur, que Mélissa Bon a laissé s’épanouir sa voix de mezzo alto, sur un quatre titres d’une douceur veloutée : AWAY ! Un disque au songwriting poignant et ultra-sensible, à l’électronica soul hybride et dépouillement magistral ! https://www.facebook.com/melissabon30/

Un concert proposé par Uni-T.
Ouverture des portes à 19h30, début des concerts vers 20h